Bilan d’activité – Les chiffres du commerce au niveau national sur le mois d’avril 2023
Publié le vendredi 26 mai 2023L’activité des commerçants s’est une nouvelle fois inscrite à la baisse au mois d’avril 2023. Mais certains secteurs d’activité parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu.
Les mois se suivent, et malheureusement se ressemblent pour les commerçants. Après un début d’année globalement en baisse, l’activité n’est pas repartie à la hausse au mois d’avril. Une chute globale d’activité qui touche tous les acteurs du commerce, des indépendants aux grandes enseignes. Même les ventes web des commerçants physiques, habituellement plus dynamiques, sont en baisse. Certains secteurs, comme la beauté-santé et la restauration, tirent tout de même leur épingle du jeu. Mais dans l’ensemble, les chiffres du commerce sont de nouveau à la baisse au mois d’avril 2023.
Une hausse de chiffre d’affaires en trompe l’œil
Selon le dernier bilan établi par la fédération du commerce spécialise Procos, le mois d’avril se termine avec une légère hausse des ventes magasins par rapport à avril 2022, à +3,2%. Mais cette progression de chiffre d’affaires est uniquement le résultat de l’augmentation des prix de vente par rapport à 2022. Si l’on prend pour référence uniquement les volumes de ventes des différents secteurs du commerce spécialisé, l’activité chute ainsi de -1%.
Une moyenne qui masque d’assez fortes disparités, avec notamment certains secteurs qui sont parvenus à enregistrer de belles performances aux mois d’avril. « Le secteur de la beauté-santé poursuit son activité assez dynamique (+12,5% en valeur par rapport à avril 2022) », relate ainsi Procos. La restauration également maintient sa bonne orientation, avec la volonté des Français de profiter des loisirs, des sorties, et plus généralement de leurs congés, malgré les difficultés de pouvoir d’achat.
Quid des autres secteurs d’activité ?
A l’inverse, la plupart des autres secteurs du commerce sont une nouvelle fois à la peine en ce mois d’avril 2023. Les secteurs culture-cadeaux-jouets sont ceux qui connaissent l’évolution d’activité la plus défavorable avec un mois d’avril à -4,2% en valeur, soit des baisses de volume de ventes encore plus forts. L’alimentaire spécialisé (boulangerie-pâtisserie, boucherie-charcuterie, poissonnerie…) est également en baisse en magasin (-2,5%), mais cette diminution est en partie due au calendrier, avec notamment les fêtes de Pâques qui sont intervenues plus tôt en 2023, certaine dépenses ayant ainsi été réalisées dès le mois de mars.
Les autres activités ont de leur côté terminé ce mois d’avril 2023 en légère hausse pour les ventes magasin : habillement (+0,8%), équipement de la maison (+2,5%) et chaussure (+3,8%). Mais une nouvelle fois, il s’agit ici de hausses en trompe l’œil, boostées par les effets de l’inflation. « Malgré ces légères hausses de chiffres d’affaires, avril est de nouveau marqué par une contraction du nombre de produits vendus, en particulier dans l’habillement et l’équipement de la maison », nuance ainsi Procos.
En ce qui concerne les ventes web des commerces physiques, elles stagnent en moyenne pour le commerce spécialisé (+0,3%) mais les différences sectorielles sont là aussi importantes, et doivent être corrigées des effets de l’inflation (-4% de volumes de ventes vs avril 2022). Le chiffre d’affaires réalisé en ligne augmente ainsi assez significativement pour les commerçants du secteur de la beauté-santé (+21%) et à l’inverse se contracte fortement dans les secteurs culture-cadeaux-jouets (-27,7%) et l’alimentaire spécialisé (-13,3%). Il est enfin comparable à celui d’avril 2022 dans l’habillement, la chaussure et l’équipement de la maison.
L’inflation au cœur des préoccupations
Le mois d’avril reste ainsi en ligne avec les mois précédents, orienté globalement à la baisse. Et, il est probable que cette tendance se poursuive, dans la mesure où les hausses des prix alimentaires continuent de capter une part croissante des capacités budgétaires des ménages français. « Tant que cette spirale inflationniste alimentaire se maintiendra, la tension sur les modèles des enseignes du commerce non-alimentaire se poursuivra avec des coûts d’exploitation (loyer, énergie en particulier) qui augmentent rapidement, alors que les volumes de marges se contractent fortement », analyse Procos.
Reste maintenant à savoir si le ralentissement de l’inflation, attendu pour la seconde partie de l’année, va effectivement se matérialiser. Et si malgré ce contexte économique défavorable, la consommation pourra tout de même être relancée avec l’arrivée de la saison estivale. Autant de paramètres qui détermineront le niveau d’activité dans les commerces pour les mois à venir. A suivre de près…
Laurent Maurel - L'Echommerces du 9/05/23